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Ondines et roussalkas : littérature et opéra au XIXe siècle en Allemagne et en Russie
Article | Revue de littérature comparée | o 305 | 1 | 2003-01-01 | p. 5-22 | 0035-1466
L’image de l’ondine et de la roussalka, si présentes dans l’art allemand et russe du XIXe siècle, prolonge une tradition de croyances en l’existence de ces créatures aquatiques mystérieuses. En Allemagne, l’ondine apparaît sur la scène théâtrale en 1792 ( Das Donauweibchen ), transformée en Singspiel en 1798, et fait son entrée en littérature avec La Motte-Fouqué (1811), pour devenir, ensuite, la protagoniste d’un opéra grâce à E. T. A. Hoffmann, (1816), et à Lortzing (1845). En Russie, le Singspiel allemand réélaboré par Krasnopolski (1803) entraîne la création de La Roussalka du Dniepr, qui garde cependant les traits de l’ondine germanique. Pouchkine s’en inspire pour sa pièce la Roussalka (1832), réalisant la codification littéraire de ce personnage des récits populaires, adaptée ensuite en opéra par Dargomijski en 1856. Des traits communs relient tous ces ouvrages et personnages germaniques et russes, cependant seule la Roussalka (1901) de Dvorak a survécu de nos jours, car elle synthétise admirablement en un seul personnage toutes les caractéristiques de ces êtres imaginaires.