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La valeur économique des lieux de culte grecs : du pèlerinage au tourisme alternatif
Article
Cet article analyse, d’une part, l’implication de la société locale dans le développement du pèlerinage de Tinos et, d’autre part, l’institutionnalisation récente des « voyages religieux » en Grèce. En novembre 2000, l’Église de Grèce a décidé de créer un Comité Synodique dédié au développement du tourisme religieux, afin que ceux qui sont à la recherche d’une spiritualité authentique puissent être religieusement élevés dans les lieux sacrés grecs. Selon ce discours, le Comité Synodique s’attache non seulement à offrir des vacances qui s’opposent aux modèles habituels d’une société de consommation, mais aussi à mettre en valeur la richesse de l’héritage religieux grec. En adoptant une approche diachronique, cet article montre comment la question de l’affluence des pèlerins soulève, dès le début, des questions autour des risques d’abus : tout au long du xixe et du xxe siècle, le développement du tourisme religieux à Tinos a fait émerger la question de l’argent et de son investissement. Les textes produits par l’Église de Grèce évacuent ce sujet et mettent l’accent sur l’hospitalité, la nécessité de former une conscience écologique ou la conjoncture économique actuelle en Grèce : dans ce contexte de crise, l’Église se présente comme celle qui vient au secours de l’État en esquissant de nouvelles opportunités.