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Can Gandhi’s ethics remedy the self-interest maximisation of existing theories of justice?
Article | Revue européenne des sciences sociales | 59-1 | 1 | 2021-05-25 | p. 175-197 | 0048-8046
Cet article soutient que les théories de la justice existantes participent tacitement d’une éthique de la maximisation de l’intérêt personnel. A contrario, la philosophie de Mohandas Gandhi privilégie la focalisation sur le processus du travail plutôt que sur la hauteur du revenu généré par la productivité/performance du travail. Cela n’est pas sans implications pratiques : a) l’éthique de Gandhi implique qu’une consommation fastueuse n’est pas souhaitable et qu’il appartiendrait à chacun de s’attacher consciencieusement et personnellement à la réduire sans y être contraint par des mesures extérieures ou gouvernementales. Au contraire, les thèses de Ronald Dworkin, John Rawls, Gerald Cohen et Thomas Scanlon’s ne s’opposent pas à une telle consommation de la part des classes privilégiées parce qu’elle peut être partie intégrante de poursuites personnelles ou de « plans rationnels ». Je considère que cela est équivalent à une maximisation tacite de l’intérêt personnel. b) Cohen estimait que se livrer à une « consommation positionnelle » n’est pas éthique en ce que celle-ci viole les principes émis par Rawls. Et pourtant une poursuite personnelle désintéressée est autorisée. Comment faire la part entre l’une et l’autre ? La philosophie de Gandhi pourrait aider à résoudre cette question.