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Le tropisme international des villes nouvelles françaises dans les années 1970
Article | Histoire urbaine | 50 | 3 | 2018-01-25 | p. 161-178 | 1628-0482
Conçues comme des opérations d’intérêt national, les villes nouvelles françaises n’en ont pas moins été associées très tôt à des échanges internationaux qui ont pris notamment le moyen des voyages d’études. Les archives du SGVN permettent de retracer l’histoire matérielle, culturelle et diplomatique de ces voyages. Ils font l’objet d’une organisation précise, associant les ministères de tutelle, les chargés de mission du SGVN – camp de base et chambre d’écho des villes nouvelles – mais aussi des aménageurs et des élus locaux voire des chercheurs. Leurs objectifs ne consistent pas simplement à collecter des informations mais aussi à conforter ou infirmer les projets français comme la télédistribution locale, en donnant à voir aux élus locaux le futur possible et incarné des villes nouvelles. Du voyage d’étude à la mission, la frontière est particulièrement floue et ce flou est entretenu par les responsables du SGVN qui assurent la publicité de l’expérimentation française. Une exportation de l’urbanisme à la française se dessine ainsi à la fin des années 1970, pour laquelle les voyages d’études du SGVN servent à la fois la diplomatie étrangère et les enjeux des grands groupes financiers qui se positionnent très tôt sur l’aménagement des pays émergents.